OSHIMA NAGISA
(19XX-19XX)



BIOGRAPHIE

Oshima Nagisa: Son nom pourrait se traduire par 'la plage (nagisa) de la Grande île (Oshima). Nagisa est un prénom de femme, ce qui lui valut les inévitables colibets de ses camarades de classe. A l'université, il fait du théâtre. Il fera son entrée à la compagnie de cinéma Shochiku; mais à la différence de Kobayashi employé lui aussi par cette compagnie, Oshima n'avait pas pour objectif initial de faire du cinéma car c'est pour accompagner un de ses amis qu'il passa un examen pour devenir assistant-réalisateur. Ouvert d'esprit, il ne manquait pas une occasion de voir ce qui se passait en occident. Parlant de cette époque, il se qualifie d' 'affamé de culture'.



FILMOGRAPHIE


Les soleils de Demain
(court-métrage)
Date: 1959

Une Ville d'amour et d'espoir
Ai to kibo no machi
Date: 1959
Durée: 1h02

Contes cruels de la jeunesse
Sheishu Zankoku Mono Gatari
Durée: 1h36
Date: 1960

Nuit et brouillard au Japon
Nihon No Yoru To Kiri
Durée:1h47
Date: 1960

Le Piège Shiiku
Date: 1961
Durée: 1h45

Le Révolté
Amakusa Shiro Tokisada
Date:1962
Durée:1h40

Journal de Yunôgi
Yunôgi no nikki
Date:1965
Durée:25 mn

Les Plaisirs de la chair
Etsurakutsu
Date:1965
Durée:1h30

L'Obsédé en plein Jour
Hakuchu no Torima
Date:1966
Durée:1h39

A propos des chansons paillardes au Japon
Nihon shunka ko
Date:1967
Durée:1 h43

Carnet de Ninja
Bugeicho
Date:1967
Durée:2h11

Eté japonais, double suicide
Muri shinju nihon no natsu
Date: 1967
Durée: 1h38

Journal du voleur de Shinjuku

Shinjuku Dorobo Nikki
Date: 1968
Durée: 1h34

Le Retour des trois saoulards
Kaette Kita yopparai
Date: 1968
Durée: 1h20

La pendaison
Koshikei
Date: 1968
Durée: 1h57

Le petit garçon
Shonen
Durée: 1h34
Date: 1969

Un été à Narita
Date: 1969

La cérémonie
Gishiki
Durée: 2hO3
Date: 1971

Il est mort après la guerre
Tôkyô sensô sengo hiwa
Date: 1970
Durée: 1h34

Une petite soeur pour l'été
Nastu no imôto
Date:1972
Durée: 1h36

L'Empire des sens
Ai No Corrida
Date: 1975
Durée: 1h42
(ressorti en France le 14 Juillet 1993).

L'Empire de la Passion
Ai No Borei
Durée: 1h48
Date: 1978

Merry Christmas Mr Lawrence
Furyo
Durée: 2hO2
Date: 1983

Max mon amour
Durée: 1h32
Date: 1986

Tabou
(Gohatto)
Date: 1989


Mais il n'est pas un passionné de cinéma et cette distanciation vis-à-vis du 7e art est sans doute la raison pour laquelle ses films sont si particuliers (c'est également le cas pour le réalisateur Kitano Takeshi qui ne voit quasiment jamais de films (nb: contrairement à certaines idées reçues donc, Kitano est un pur autodidacte)).
Rapidement, il désire se démarquer de la production nippone en créant quelque chose d'inédit.

Il vient de fêter ses vingt ans lorsqu'il réalise son premier film en 1959 (Une Ville d'amour et d'espoir).

Avec son deuxième film, Contes cruels de la jeunesse, il atteint son but: c'est un succès et les critiques le soutiennent. Il avait alors le champs libre, la Shochiku n'avait d'autre choix que de dérouler le tapis rouge à ses pieds. Son troisième film, La Shochiku produit et distribue sans broncher ses films: il réalise alors Nuit et boruillard du Japon en 1960, au contenu subversif et choquant pour le Japon de l'époque.
L'obsédé en plein jour (1960) est pour Oshima l'occasion de peaufiner sa technique, notamment au montage. Il prend visiblement plaisir à expérimenter de nouvelles voies. Toujours agitateur, il va même en 1967 dans A propos des chansons paillardes au Japon noircir le rond central du drapeau japonais pour signifier la mort politique du Japon. En 1968, il réalise La pendaison, dans lequel il suit la vie d'un coréen au Japon, condamné à la peine capitale pour viol. Il s'interesse au sort des coréens au Japon car, outre le fait qu'ils forment la communauté d'étrangers la plus importante au Japon, cela lui permet de porter un regard à la troisième personne sur le Japon; une vision distanciée des évènements pour que les japonais puissent eux-même se comprendre. Oshima désire alors faire évoluer son pays: il peut constater qu'aujourd'hui la situation s'est bien améliorée.
Responsable de pics d'audimats des soirées de la chaîne Arte, L'Empire des sens (1976) doit son existence à un français. Anatole Dauman voulait produire un film d'Oshima, un roman-porno. Le sujet fut vite arrêté, mais Oshima dut mûrement préparer la réalisation pendant trois années. En 1975, il débute un tournage confidentiel: motus et bouche-cousue au pays du Soleil levant: la censure en vigeur aurait pu être extrêment virulente à l'égard du film. Les risques inhérents à cette situation ne manquent pas de motiver Oshima. Il tourne la suite d'un diptyque qui n'en est pas vraiment un. L'Empire de la passion est réalisé en 1978. Après Max, mon amour en 1986, il ne réalisera plus aucun film au Japon jusqu'à Tabou (Gohatto) en 1999.

Taiyô no Hakaba
©Shochiku